L’évolution de la population
La première trace connue d’une présence humaine sur Engins est une ferme gallo-romaine située au lieu-dit la Croix. Jusqu’au 19ème siècle, les chiffres de population sont peu fiables. Souvent il n’est décompté que les foyers ou feux. Mais il est quand même possible d’expliquer certaines variations de population (voir graphique).
1730-1748 est une période noire pour les Enginois. 1748 marque la fin de la guerre de succession d’Autriche qui avait commencé 8 ans plus tôt. La Savoie était un des ennemis de la France ; la Provence était envahie et les Alpes devenaient un des principaux lieux de combat. Les réquisitions d’hommes, les passages à Grenoble de troupes mercenaires vivant sur le pays ont certainement pesé lourd sur les conditions de vie de la population locale. De plus, le Royaume de France sortait de deux autres guerres, celle de Trente ans et de Sept ans.
Si la révolution française n’a pas de conséquence (1790 327 habitants, 1810 379 habitants), la deuxième partie du règne de Napoléon 1er a plus d’influence (324 habitants en 1820). Les registres d’état-civil relatent le décès de 2 soldats Enginois à Gènes en 1810.
1825 est une autre grande date pour Engins. La route reliant Sassenage à Villard de Lans est construite. Jusqu’à maintenant, seul un sentier entre Sassenage et Lans en Vercors via Engins et les Merciers reliait le plateau à la plaine. Cette route qui passe par Pierrelat et les Jaux va permettre l’expansion d’Engins. En effet, les produits forestiers et agricoles du plateau vont pouvoir être exportés plus facilement vers Grenoble. Cela va entraîner la création d’auberges, relais de poste ainsi que des métiers correspondants (voiturier, garçon d’écurie, domestique dans les auberges, maréchal-ferrant).
1875 va marquer un coût d’arrêt à cette prospérité. Cette année, la route reliant Lans en Vercors à Grenoble par Saint Nizier est achevée. A partir de cette date, la population va commencer à diminuer. Le trafic va se détourner par cette nouvelle route. En 1920, la création du tramway entre Villard de Lans et Seyssinet ne fera que confirmer le phénomène (1876 : 370 habitants 1921 : 274 habitants). Cette période est marquée par l’industrialisation de la région grenobloise (houille blanche, ciments, chimie, carrières, …) et par l’exode rural.
La population agricole va connaître une chute importante. Ainsi les ménages du hameau de l’Eglise passeront de 11 à 3 de 1911 à 1921 (52 habitants à 11). Le hameau de Pèlerin situé dans la combe Pèlerin, au dessus du centre aéré, disparaîtra ( 1891 34 habitants, 1911 15 habitants, 1926 6 habitants, 1931 0 habitants).
La guerre de 14-18 ne sera pas non plus sans conséquences (1911 274 habitants, 1921 221 habitants). La commune perdra 16 de ses enfants. Mais l’on ne retrouve pas en 1921 les nombreux jeunes domestiques employés dans les fermes et les auberges contre gîte et couvert. Ceux-ci, après la guerre, sont allés travailler à la ville. La chute va continuer jusqu’en 1975 avec 151 habitants. A partir de 1982, Engins va connaître un expansion démographique pour atteindre 449 habitants au dernier recensement.